THÉMATIQUE DU 28 MAI : PAYSANNES ! Réalités, imaginaires et représentations
Fabrication Maison
Dans la continuité de « Simone fait sa fête au travail » Simone nous invite à nous rassembler et à nous retrousser les manches pour nous coltiner des enjeux de société. L’année 2023 s’organisera autour de trois temps forts consacrés aux droits et places des femmes dans la société actuelle, à travers les prismes du travail, de la représentation & des imaginaires, des relations et des luttes politiques. Réunissant plusieurs partenaires, ces trois journées seront construites autour d’un thème central, décliné de différentes manières lors de tables rondes, ateliers participatifs, conférences, espaces ressources et informations, moments artistiques et autres surprises.
1ERE JOURNÉE : 28 mai : PAYSANNES ! Réalités, imaginaires et représentations.
>> un constat et des actions engagées depuis l’origine à Simone - camp d'entraînement artistique
Simone est un tiers-lieu artistique et culturel installé depuis 2015 dans une ancienne usine de bottes en Haute-Marne. Anne-Laure Lemaire en est la fondatrice, entourée d’artistes et d’habitant·es, de salarié·es et de bénévoles. Depuis l’origine, le lieu et le projet sont majoritairement portés et développés par des femmes. 5 salariés sur 6 sont des femmes, ainsi que 10 membres du Conseil d’administration sur 12. Par ailleurs, à titre d’exemple, en 2022, 13 résidences sur 20 ont été des projets artistiques portés par des femmes, et en 2023, 15 des 19 résidences programmées sont portées par des artistes femmes, et 8 sur 9 des projets soutenus financièrement.
En 2022, Simone a entamé une épopée à la croisée de l’art et de la sociologie, pour aller à la rencontre des femmes qui vivent sur son territoire, d’après les travaux de recherche et enquêtes de terrain des sociologues Benoît Coquard et Margot Imbert, eux-même partie prenante de l’aventure, avec une équipe artistique constituée pour ce laboratoire réunissant Anne-Laure Lemaire, Lidwine Prolonge, Anaëlle Alvarez-Caraire, Suzon Léger et Marie Mercklé.
Fin 2022, un échange avec Manon Brasseur, déléguée aux droits des femmes et à l’égalité de Haute-Marne nous a donné envie de co-construire un événement rassembleur, qui permettrait à la fois de transmettre de l’information sur les droits et les ressources et d’interroger tant les besoins que les initiatives, autour de thématiques qui font sens dans nos campagnes (l’accès au travail et la représentation majoritaire de certains types de métiers ou d’emplois, les possibilités de sociabilité, les imaginaires et les représentations associés à l’image de la femme, la question des violences intra-familiales, les initiatives locales portées par femmes, l’engagement associatif, politique, social, écologique, etc.)
En 2023, à l’initiative d’Anaëlle Alvarez-Caraire et Suzon Léger du collectif Rhizoma, une revue participative baptisée L’Aujone, qui s’adresse aux femmes du territoire tout en étant pensée et réalisée avec elles, à vu le jour. (retrouvez la revue en ligne ici : https://www.collectifrhizoma.fr/actus
PROGRAMME DE LA JOURNÉE
La veille
• 15h : conférence d’histoire de l’art par Cyrille Bret, enseignant à la HEAR : «féminisme, identité narrative et questions de genre depuis les années 1960»
• 19h : apéro convivial
DIMANCHE 28
Le jour-J
•9h30 : accueil et mot d’introduction
•10h : table ronde sur le thème «De la femme de paysan à la paysanne engagée ?»
Les femmes contribuent depuis toujours au développement des exploitations agricoles. Mais elles l’ont fait très longtemps dans une forme d’invisibilité, en tant que femme d’exploitants le plus souvent. L’évolution législative, depuis 1999 en particulier, et les mouvements féministes des 30dernières années ont contribué à rendre plus visible le rôle joué par les femmes dans le système agricole. Aujourd’hui, selon la MSA, 1 exploitation sur 4 est dirigée par une femme. Cependant, cette évolution n’a rien de « naturel », elle est le fruit de luttes, de réflexions, d’expérimentations, menées par des femmes à la recherche de modes d’organisation qui leur permettent de faire leur métier comme elles l’entendent, en cohérence avec leurs désirs d’émancipation et de liens respectueux avec le vivant comme entre humain.es. Dans ce mouvement, la place du récit a son importance.
Nous avons retrouvé des images documentaires tournées en Haute-Marne en 1982, par la réalisatrice féministe Carole Roussopoulos, qui donne à voir le travail des femmes sur les exploitations.Beaucoup plus récemment, la bande dessinée « Il est où le patron » propose un regard par des paysannes, co-scénaristes de l’ouvrage, sur leurs propres expériences.
Nous nous interrogerons donc, pendant ces échanges, sur les évolutions de la place des femmes paysannes, et sur le rôle joué par les récits dans cette histoire qui revisite au passage bien d’autres questions essentielles : notre rapport aux animaux, à l’émancipation, au travail, au vivant, à l’alimentation, à la production etc.
avec : Emy David maraichère et plasticienne, Marie-France Lagorce, éleveuse retraitée, Marion Mounayar, animatrice du groupe «Parlons Femme» au CIVAM Oasis* , Hélène Gille, agricultrice et Flora Foulquier, chercheuse.
Modération : Sarah Helly (constitution de la table ronde en cours)
* le Civam de l’Oasis accompagne un groupe de 12 femmes agricultrices et citoyennes en non-mixité choisie.
La table ronde sera ponctuée de lectures d’extraits choisis de textes.
13h - 14h30 : déjeuner à la Cantine de Simone (ou repas tiré du sac)
•14h30 : rencontre avec la réalisatrice Clémence Losserand autour son film Neï, qui fait le lien entre sa reprise des terres familiales pour la culture d’oliviers et la production d’huile dans le sud de laFrance, et la vie en Nouvelle-Calédonie, la terre de son fils, où elle a vécu de nombreuses années.
•15h30 : atelier participatif du collectif d'artisanes designeuses Bouillons
Atelier participatif sur les récits et représentations de femmes au travail. À travers les textes d'Ursula le Guin, Virginia Woolf, et une bibliothèque de mots-nourritures sur place, nous viendrons broder sur une grande table-nappe ces mots forts qui nous parlent et qui parlent des autres récits, ces histoires vivantes sans héros et héroïnes. Toute la journée il sera possible de venir s'asseoir à cette tablée à broder, pour participer à cet ouvrage collaboratif. Les mots et dessins seront une source d'inspiration et de cueillette pour le travail en cours du collectif Bouillons, pour la collection de vêtements et outils de travail réalisée au cours de la résidence chez Simone.
• à partir de 18h30 : apéro + diner
•20h30 : spectacle Au temps de la bergère Juliette, cie Désorientée
Paysan, paysanne, nom :
1. Personne qui vit à la campagne de ses activités agricoles.
2. péjoratif. Grossier.e, rustre, lourdaud.
Synonymes : agriculteur.ice, campagnard.e, croquant.e, cul-terreux.
Connaissons-nous vraiment le monde agricole ? Y sommes-nous toujours lié.e.s ? Dans un langage technico-poétique emprunté à Gabriel Mony, paysan en Côte d'Or, deux agricultrices s'emparent du plateau pour retracer une année à la ferme au XXe siècle, entre bergerie et travail dans les champs.
Texte : Gabriel Mony
Mise en scène et jeu : Elsa Ballenghien et Sixtine Mony
Production : Compagnie Désor!entée
LUNDI 29
Le lendemain
•10h : sortie cueillette de plantes sauvages comestibles dans le Parc national de forêt avec Alexandra Henrissat
• midi : brunch à Simone
(réservations indispensables !)
Pour que vous puissiez venir en famille, nous avons pensé à vos enfants : un système d'animation d'atelier en relation avec le thème (selon l'âge des enfants) sera proposé sur le lieu lors de chacune de ces journées :
Tandis les grand·es se questionneront sur la place des femmes dans le monde agricole, les petits pourront se questionner sous forme d’un atelier plastique sur la place des filles dans la cour de récréation.
En effet, pourquoi les filles doivent-elles se cantonner aux bords de la cour de récréation tandis que les garçons peuvent occuper tout l’espace central ? N’y a-t-il pas un moyen d’aménager une cour de récréation pour que chacun puisse avoir la place de jouer ?Nous proposerons donc aux enfants d’imaginer et de dessiner la cour de récréation de leurs rêves.
Et pour aller plus loin, nous pourrons nous poser ensemble la question du genre dans les jeux.
Le foot est-il réservé qu’aux garçons et la corde à sauter aux filles ?
Sous forme de mini débat et à l’issue de la lecture d’albums jeunesse, les enfants pourront s’exprimer sur ces questions.
Des surprises tout au long de la journée...
Performance dessinée
En fil rouge sur les trois journées de rencontres, Julie Luzoir installe son rétro-projecteur et ses feutres à Simone. Inspirée de ses discussions avec le public, elle dressera une longue série de portraits de femmes. Dessinés en direct et projetés sur les murs, ces dessins seront librement inspirés des récits qui lui auront été confiés tout au long de la journée. Ils évoqueront des femmes tantôt réelles, tantôt imaginaires, des mères, des amies, des souvenirs… au gré des souvenirs des unes et des autres.
Radio éphémère
plus d'infos à venir bientôt...