Conférence donnée par Michael Landolt, dans le cadre des Conférences du Jeudi, organisée par le Musée de Saint-Dizier.
Durant la Grande Guerre, la réalisation de fortifications de campagne et d’installations à but militaire entraîne le déplacement de millions de mètres cubes de terre, de sable et de pierres. Ces travaux conduisent à la mise au jour, le plus souvent fortuitement, de trouvailles voire de véritables sites archéologiques. Ils sont aussi, quelquefois, effectués sur des sites déjà connus ou repérés. Si ces découvertes entraînent d’autres opérations que le simple ramassage des trouvailles - c’est-à-dire des relevés, des prises de vues photographiques, des observations -, elles ne peuvent avoir lieu que dans des zones « calmes » (au moins au moment de la découverte). Elles sont donc effectuées le plus souvent à l’arrière, quelquefois sur le front voire en première ligne - mais dans ce cas sous certaines conditions de sécurité -. Il arrive d’ailleurs que les « découvreurs » prolongent leurs découvertes par de véritables fouilles. Des opérations de « sauvetage » sont même réalisées. Toutefois, elles ne sont pas menées partout dans des circonstances identiques : les cas de destructions irrémédiables ne sont pas l’exception et des disparitions d’objets sont relatées par des archéologues.
Ces découvertes sont attestées sur l’ensemble du front occidental et également sur des théâtres plus lointains. Il serait donc impossible, dans le cadre d’un seul livre, de brosser un tableau complet du sujet que constitue l’archéologie pratiquée durant la Grande Guerre par des militaires et, dans des circonstances particulières, par des civils. Aussi le projet de livre objet de ce dossier ne porte-t-il que sur les activités à caractère archéologique effectuées de 1914 à 1918 sur le front ouest, c’est-à-dire de la mer du Nord à la frontière suisse.